En dehors des effets cliniques observés chez les patients et des retours de ces derniers, l’objectivation des effets d’une manipulation ostéopathique demeure actuellement un challenge. La validation de méthodes d’investigation permettant de quantifier l’influence d’une manipulation ostéopathique sur des tissus ciblés est une démarche clé permettant de légitimer et d’optimiser ces manipulations. Les douleurs ou plaintes des patients sont associées généralement à des dysfonctions observées lors de tests ostéopathiques. Ces dysfonctions sont conceptuellement associées à une diminution d’apport de sang aux tissus concernés, et donc de modifications de température de ces régions, selon la « loi du rôle suprême de l’artère », fondement de l’ostéopathie selon Andrew Taylor Still. Ainsi, au travers des manipulations ostéopathiques modifiant la tension exercée sur les tissus « dysfonctionnels », il peut être envisagé une modification de l’apport vasculaire et une variation de température dans la région concernée. Dans ce cadre, l’utilisation de technologies de mesures, comme la thermographie infrarouge, fondée sur l’analyse de températures de surface de la peau, peut être envisagée comme un outil permettant d’objectiver et donc optimiser les effets d’une manipulation ostéopathique sur une région spécifique. Aussi, l’objet de cet article conceptuel, basé sur des observations réalisées chez plus de 100 patients, est d’analyser l’intérêt de l’utilisation de cette technique. |