Ces quarante dernières années, les progrès des technologies numériques ont permis aux sciences de la santé de réaliser
des avancées considérables dans la compréhension des phénomènes du vivant. Loin de l'utilisation simpliste en clinique
de l’Evidence Based Medecine se bornant à des corrélations entrées/sorties pour guider les praticiens dans un cheminement
thérapeutique standardisé algorithmique, les approches complexes théorisées dès le milieu du XXe siècle permettent
d’apporter une cohérence jusqu’ici inaccessible aux processus physiopathologiques. En ce début de XXe siècle,
l’irruption des forces mécaniques dans l’étude du vivant a été une évolution majeure à l’origine de la mécanobiologie.
Ces dernières années, plusieurs équipes ont exploré les interactions mécanobiologiques entre les hépatocytes et leur
environnement matriciel. Elles ont dévoilé des relations entre l’accumulation lipidique intra-cellulaire, caractéristique
du syndrôme métabolique, et l’altération des processus mécanobiologiques intra et extra-cellulaire. Touchant dans un
premier temps les tissus parenchymateux, ces altérations s’accompagnent de dégradations structurelles et fonctionnelles
de la capsule de Glisson. Cette véritable enveloppe fasciale du foie est intimement connectée au diaphragme
qui mobilise l’organe au rythme de la ventilation tout en le liant à la dynamique locomotrice. Ces altérations mécanobiologiques
et des propriétés mécaniques du foie et de sa capsule consécutives devraient ainsi avoir à terme des
conséquences sur l’ensemble du système fascial. Nous proposons que cet axe physiopathologique hépatique pourrait
constituer un modèle viscéral fascial rythmique. Confirmant les hypothèses des approches thérapeutiques manuelles
telles que l’ostéopathie, nous suggérons de développer des travaux multidisciplinaires autour de tels modèles cliniques
mécanobiologiques rythmiques. |